Malaisie, gaiement.

Publié le par Ouais_supère

Vous vous êtes levés?

Pfff...

  Et voilà. J’ai l’air malin, moi, avec mes pronostiques de déluge et d’arrêt de la course. De toute façon, c’est du classique, du déjà vu : dès qu’on énonce une vérité, les complots des grandes instances, visant à nous faire taire, se multiplient. Dont acte : ils se sont démerdés pour qu’il pleuve pas en Malaisie. Mais non, je ne me tairai pas. Jamais. Messieurs les censeurs, je ne vous salue pas, et vous ne m’aurez pas. Jamais. Jamais, vous entendez ? JAMAIS.

  A part ça, ce matin, c’était… Comment dire.

Ah oui : nul.

 

Red Bull :

 

Ben voilà, mon Tettel, tu la tiens ta petite victoire. T’es content ? Fais-moi risette, mon Tettel. C’est sûr qu’il était jouasse, le petit joufflu. Deux fois que cette saleté de victoire se refusait à lui, en cette année où tout, absolument tout lui est promis. Selon le théorème de Senna 1994, après un tel début de saison, Sebastian était censé mourir aujourd’hui. Mais il n’en fit rien, la FIA devra trouver autre chose pour relancer l’intérêt de la compétition. Bon, il aura fallu que Webber foire comme il se doit son départ, la faute à la pression, et que le pistolet visseur fasse de même lors de son arrêt au stand, la faute à la pression. Pneumatique, celle-là. Le Marko semblait une nouvelle fois plus qu’à l’aise sur sa nouvelle monture, et même si Christian « Yvette » Horner affirme le contraire, il y a lourd à parier que le petit Vettel aurait eu chaud aux fesses si par miracle l’australien bondissant n’avait pas rebranché son cerveau pour l’évènement. Les Quatre Fantastiques perdants des qualifications hors du coup, il ne restait plus qu’à dérouler, Webber nous offrant une petite « Kimi » pour se dégourdir : un meilleur tour en course qui ne sert à rien d’autre qu’à jouer les vaselines, histoire d’adoucir le passage en force de cette cuisante défaite face à son équipier, une ligne de plus dans la colonne « Pour », si d’aventure Red Bull se demandait encore s’il fallait donner à Bebber le statut de n°2 pour le reste de la saison.

 

  McLaren :

 

Et alors, les gars, vous étiez où ? Loin, oui, je sais, je me souviens. Remarquez, Hamilton, une nouvelle fois, nous a gratifié d’une remontée intéressante. Mais bon, pour vraiment bien faire il fallait pouvoir doubler une… Force India, et ça, hélas, c’était pas dans le cahier des charges au moment de concevoir la MP4-25. Tuyau : la prochaine fois, débrouillez-vous pour passer devant en qualif, hein ? Enfin j’dis ça…

Ceci dit, heureusement qu’il y eut cette remontée à mettre à son crédit, parce que s’il avait fallu compter sur Button… Au sujet de ce dernier, nous avons encore pu admirer l’intelligence supérieure de ce pilote, puisqu’une nouvelle fois un choix de pneus original et à contre-courant de la meute rend impossible toute comparaison de ses temps au tour avec ceux de son équipier. Cette fois-ci, monsieur est parti en tendre, s’est arrêté tôt, et a fini en dur, soit le contraire de Hamilton. On sent bien, instinctivement, que Button se fait largement bananer en vitesse pure, et qu’il en sera de même toute la saison, mais voilà deux courses d’affilée que rien ne permet strictement de l’affirmer. Le comble : alors qu’il finit finalement relativement proche de son équipier (merci Sutil), il clame, faussement  penaud, que sa stratégie était la mauvaise, qu’il l’admet. Une façon de dire : « sinon je faisais beaucoup mieux », ce qui est probablement faux mais qui lui permet une nouvelle fois de se mettre le bénéfice du doute dans la poche. Bon sang, c’est pourtant vrai qu’il y a du Prost, en lui.

 

  Ferrari :

 

Quel panache, mes amis. Bleuté, avec une savoureuse odeur d’huile cramée et d’amertume.

 

« -*crrc* Fernando, tu n’as plus d’embrayage, fais gaffe à la boîte de v….

-Je veux pas le savoir !!!!!

-*crrrc* Fernando, je sais qu’il te manque des rapports, mais fais gaffe au m…

-Je veux pas le savoir !!!!!

-*crrrc* Fernando, le moteur a pété, tu d…

-Je veux pas le savoir !!!!!

-*crrrc* Fernando, allez, tout le monde est parti, la nuit tombe, c’est fini, mon vieux… Viens, on…

-Je ne veux PAS LE SAVOIR !!!! »

 

Il est fou, ce type.

Et qui c’est qui s’empare de la tête du championnat ? C’est Felipe-Baby ! Juste devant Fernando Al… « JE NE VEUX PAS LE SAVOIR !!!! »

Je disais donc, avant d’être vulgairement interrompu, juste devant son équipier Fernando Alonso. Et il a du mérite d’en être arrivé là étant donné le bullshit dont il fait l’objet dans les média. Non mais vous les avez entendu, sur TF1 ? Ferrari doit trouver une solution pour se débarrasser de Massa, Massa il est lent, Massa il ralentit Alonso, ma grand-mère s’est pété le col du fémur à cause de Massa, Massa ceci, Massa cela, etc. Un minimum d’honnêteté intellectuelle aurait permis à ces messieurs de considérer le fait que si Fernandel trépignait derrière Felipe, en début de course, c’était peut-être parce que ce dernier trépignait aussi, mais derrière Alguersuari (un mec capable de retenir un septuple champion du monde motorisé en Mercedes pendant 40 tours, tout de même). Un soupçon de jugeote, et ils auraient constaté que lorsqu’il avait le champ libre et des pneus neufs, Massa se mettait à tourner dans des temps logiquement très bons et forcément supérieurs à ceux d’Alonso, et que non, bon sang de bon soir, Alonso avec et malgré ses problèmes d’embrayage, n’était pas aussi rapide que Massa. Une fois chaussé en neuf à son tour, certes l’Espingoin revenait comme une furie, mais il n’y avait pas de quoi se mettre la rate au court-bouillon pour ça, puisque, de son côté, le brasileo butait sur Button. Qu’il a passé. Lui. C’est pas une flèche, Massa. Pour autant, mérite-t-il de subir course après course les fantasmes libidineux de ces astiqueurs de manche qui, par soucis d’éviter toute réflexion outrepassant leurs capacités cognitives, ont définitivement classé Fernando Alonso dans la case « super top pilote » comme ils le firent pour Raikkonen avant que celui-ci ne se casse les dents sur le même os Rouge ? On le sait bien, qu’il finira par s’imposer, l’ibère, on s’en doute. Mais si Histoire et Roman d’anticipation sont deux catégories distinctes dans les bibliothèques, ça n’est pas pour rien. Enfin, il faut savoir lire, remarquez…

 

  Mercedes :

 

« Whaaat a draaag it iiiis gettiiing ooold ! » *Pliplipling plipliplipling*

Aïe aïe aïe, Michael... T’étais chez toi dans ton cocon, t’étais bien, hors du temps. Et puis un jour t’es ressorti, et soudain t’avais 41 ans. « How does it feel ? », qu’il chantait, l’autre. Ca pique, un peu, j’imagine. Et tu sais quoi ? Nous ça nous fait franchement de la peine. Une catastrophe en qualifications, sur le mouillé, là où fut un temps tu allais jusqu’à inventer des trajectoires, reléguant toute idée de concurrence au rang de vague illusion. Et puis cette tentative de course. Cet abandon anonyme, sur une panne vulgaire, une broutille, une panne du peuple. Le plus drôle ? Les traditionnels incompétents en charge du site F1.com ont foiré leur Live Timing, ce qui fait que de ton louable effort, il ne restera dans nos archives chiffrées que deux pauvres tours. Pour un peu, c’était comme si tu n’avais même pas pris part au débat, comme on filme un chanteur croulant sur le retour, transpirant son litre de whisky, en cadrant haut, pour ne pas montrer qu’il se fait dessus sans même s’en rendre compte. Dis, Michael, tu te rappelles Schumacher ?

Je disais quoi au sujet de Rosberg, à Melbourne ? Course anonyme, loin des problèmes, quelque chose dans le genre ? Bon ben pareil. La constance d’une statue de cire. Une cire-constance (si vous avez souri, vous êtes vraiment trop nases) atténuante des légitimes regrets de Mercedes, dont l’étoile semblait bien pale sous le soleil Malaisien.

 

  Renault :

 

Et merde, elle marche bien, cette bagnole. Les deux sex-symbols de Malbranque, Kubica et la firme au Losange, réunis pour le meilleur, c’est la garantie du pire pour nos oreilles, Grand Prix après Grand Prix, lorsqu’on a le malheur de devoir se contenter de TF1. Bien tapi dans l’ombre d’un Rosberg invisible (un comble), une course aussi lucrative que discrète pour le Polak. Rosberg et Kubica, ce sont deux statistiques. On voit leur nom sur la grille, on voit leur nom au résultat final. Entre les deux… Circulez, y rien à voir, et dire qu’on avait le culot de faire le même reproche à Heidfeld.

Petrov, lui, il est cinglé. Sa passe d’arme avec Hamilton est à montrer d’urgence dans les écoles de pilotage, histoire d’éviter d’avoir à se fader encore une génération Thermolactyl et petit doigt en l’air. Bon, à côté de ça, Petrovipovchou, il est lent, aussi. Et sa fiabilité, disons, douteuse. Mais au moins perpétue-t-il en l’agrémentant une tradition plutôt amusante instaurée par Piquet Jr en son temps, celle du second pilote au nez rouge qui renverse toute l’eau qu’il est censé porter. Une tradition qui nous assure un rire, ou un sourire, tous les quinze jours. Au point où on en est, on prend.

 

  Force India :

 

Sutil gratifie son équipe d’une nouvelle performance de rang après celle de Liuzzi en Australie. Jamais largué, il a navigué à vue (et sans eau, ce qui, le concernant, est assez rare pour être souligné), et n’a pas vacillé un instant sous la pression de Lewis. Mais si, sur le sec, Adrienne est parvenu à ce résultat, qu’aurait fait un vrai pilote à sa place ? Parce que Liuzzi, qu’on sait être une clinche absolue, ne semblait pas moins à l’aise avant son abandon, alors même qu’il était en pleine bagarre. Sans doute, chez Force India, mais surtout chez Fisichella, doit-on s’en relever la nuit, lorsque l’oreiller ne suffit plus à éponger les regrets les plus amers.

 

  Toro Rosso :

 

Il a bouffé du lion, ce con-là. Alguersuari, depuis qu’il a passé tout ce temps avec les fesses sur le nez de Schumacher, semble avoir été touché par la grâce. Deux dépassements, sur un Petrov totalement à la dérive, puis sur Hulkenberg, affublé d’une Williams, et un petit bouchon sur Massa, pour le fun, il n’en fallait pas plus pour que la hype s’empare du nouveau phénomène espagnol. Sous cape, Buemi, qui malgré deux arrêts (Laurent Mekieskilfoucecon, ingénieur chef de l’écurie, croyait voir des nuages pluvieux, mais en fait c’est juste que ses lunettes étaient sales) finit à peine une petite poignée de secondes derrière, part d’un rire un peu jaune.

 

  Williams :

 

L’Incroyable Hulkenberg a défoncé son équipier, et c’est Rubignole qui est vert. Oh, non pas que ce soit tellement surprenant, Barriquepleinedeau nous a habitué, régulièrement, à passer au travers de certaines courses de façon totalement inexplicable, mieux que ne l’aurait fait un Reutemann en route pour le titre (n’oublions jamais que perdre un championnat à matériel égal face à Button relevait du tour de force, et que Rubens s’est acquitté de cette tâche avec une maestria qui nous assoit encore aujourd’hui). Cette fois-ci, on le constate, il y arrive même sans Ross Brawn, il a acquis l’autonomie la plus totale. Dominé dans les trois séances qualificatives, il en était encore à se demander s’il avait bien fait de laisser Michael pass for the championship en 2002 que les feux rouges s’éteignaient. « Oh merde ! Attendez-moi !» Trop tard.

 

  Sauber :

 

Lentes, peu fiables, sans avoir l’excuse de débuter comme Lotus, Virgin ou HRT, ces ersatz de BMW sont peut-être le flop de l’année. Une histoire de système pneumatique, cause de défaillances moteur, et pour Ferrari la sensation de distribuer de la confiture aux cochons. C’est donc ça. On aurait compris que Pedrolane, vert de rage, trop honteux d’avoir été à ce point éclaté par Kobayashi en Q2, ait préféré nous faire le coup de la panne avant même le départ, mais il est définitivement trop mauvais pour être cause ou décisionnaire de quoi que ce soit, il pilote juste une monoplace digne de son rang : une monoplace figée en bord de piste.

 

  Virgin :

 

Glock victime du traditionnel bouchon Trulli, mais loin d’être tout blanc dans l’affaire, son abandon précoce m’économise un commentaire. Par contre, ce fumier de Di Grossi, parvenu à se traîner jusqu’à l’arrivée, m’oblige à m’user les doigts. Mais pas tellement, puisqu’il n’y a pas grand-chose à souligner d’autre que le fait qu’il franchit la ligne d’arrivée à peine 17 secondes devant la première HRT. Lent, lent, lent. Et lent.

 

  Lotus :

 

De même, il y a peu à dire au sujet de la lente agonie de Trulli, une nouvelle fois vaincu en qualifications comme en course par un Kovalainen dont l’incompétence est pourtant notoire. Trulli, un sujet traité, et bientôt retraité. On l’espère.

 

  HRT :

 

C’est sympa, de revoir un nom comme Senna sur une grille de départ. Profitez-en,  ça durera pas longtemps. Chandhok, qu’on a pratiquement posé sur la piste dans sa voiture encore sous cellophane pour la première fois au départ du premier Grand Prix de la saison, est déjà à même de coller une grosse branlée à Ayrtoninho, ça laisse augurer des bonnes barres de rire d’ici la fin de saison, surtout si d’aventure il pleuvait à nouveau. Au-delà de ces quelques considérations, il est nécessaire d’admettre que seul Di Grassi semble capable de contester le record de lenteur de ces petites HRT. Chapeau les mecs.

 

 

Publié dans Formula Ouane

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S
<br /> "Dura Ouais_Supère mais super !"<br /> <br /> et j'ai mal aux côtes maintenant...<br /> <br /> (et j'me suis fait la même remarque sur Fisico tiens...)<br /> <br /> pourquoi la vérité est-elle drôle? ah ça, j'en sais fichtrement rien :rendeer: (ah mert' ça marche pas pffffffff)<br /> <br /> vivement le prochain!<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Tu aurais pu signer "Lotus", finalement, c'était dans l'esprit F1.<br /> <br /> <br /> Quand bien même Lotus n'est plus Lotus.<br /> <br /> <br /> <br />
W
<br /> T'as vraiment atteint le fond du baril. Tu vas bientôt rejoindre les Ghinzani, Panzer, Cortese, Jaclaffite, Stef et Nicklaus au Panthéon des plus gros losers d'internet.<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Ah, tiens, un courageux.<br /> <br /> <br /> Et sinon?<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> senna n'a jamais exister ailleurs que dans les tabloides ,savez le truc en papier , très utile pour ce torcher le cul en fin de mois ...<br /> <br /> <br /> salutation et longue vie a ce blog d'allumé<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Tabloids rime avec hémorroïdes.<br /> <br /> <br /> C(P)QFD<br /> <br /> <br /> <br />
1
<br /> marrant que le cas senna ne fasse pas couler plus d'encre.<br /> c'est comme sur la piste: c'est comme s'il n'existait pas.<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Je trouve ça pas sympa de se moquer des handicapés (patronymiques).<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> Merci pour ce rapport de course malheureusement plein de vérités.<br /> Surtout sur Button et Barrichello.<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Ah, tiens, une tête connue!<br /> <br /> <br /> De rien Oxythan, j'en ai encore plein, des vérités.<br /> <br /> <br /> <br />