Drapeaux Car et Safety Verts

Publié le par Ouais_supère

Je suis revenu à temps de Camargue, finalement, et cela doit beaucoup à la générosité de mon entourage, conscient de l’urgence qu’il y a à diffuser ma parole d’Evan Gilles. J’ai donc pu me délecter du fantastiquement léthargique spectacle Monégasque, tous volets fermés, tandis qu’au dehors, des meutes imbéciles sous prétexte de célébration d’un titre national footballistique, mettaient à feu et un peu à sang la Cannebière et ses environs. Je tiens donc à rendre ici hommage à Zerafa, une girafe géante recouverte de milliers de livres, hymne à la culture proposée par l’association Art Book Collectif, et qui périt dans les flammes de la connerie humaine et des fils de pute qui la perpétuent. Sans raison aucune, non, ne cherchez pas à m’en donner, il n’y a pas de raison à ça.

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Mais parlons F1.

 

Le fait :

 

En même temps, on ne peut pas d’un côté se réjouir de voir le vieux Schumacher retrouver quelques réflexes, et de l’autre reprocher à la FIA de faire de même, n’est-ce pas ?

Il n’empêche, quelle sublime célébration d’un autre temps pas tellement ancien que cette affaire Schumrascasse.

 

Comme prévu, Mr Septuple aura passé son week-end à envoyer gentiment bouler les gratte papelards qui, bave aux lèvres et langue de péripatéticienne, rêvaient d’arracher ses aveux concernant la fameuse Tragédie de la Rascasse (édition 2006), qui sur l’instant provoqua une vague de suicides assez notable chez les aficionados d’Alonso, et, dès le lendemain, une épidémie de priapisme chronique chez les Schumifans spectateurs de sa spectaculaire remontée. Tout ça, c’est du passé, tournez donc la page, leur conseilla-t-il.

Avant de leur proposer, et pour pas un rond, un second chapitre qui entre directement au Panthéon des suites réussies (c’est même mieux que l’Empire Contre-Attaque, promis), et du grain à moudre pour les quinze prochaines années.

Puisque le premier épisode pêchait par ses effets spéciaux un peu foireux et un jeu d’acteur si expressivement convainquant qu’il ferait passer Steven Seagal pour Jim Carrey (« Oh, zut. Je m’ai trompé de sens pour tourner le volant. Catastrophe. J’ai tapé. »), il fallait frapper fort pour la séquelle, et surtout jouer la carte du réalisme et de la spontanéité.

Une arrivée sous régime de voiture de sécurité, le machin 40.13, un Safety Car qui s’efface comme prévu, etc, oui mais : là, agités comme une cape devant un taureau ibérique, des drapeaux verts et le popotin racoleur et ballotant d’Alonso qui semble soudain montrer une voie, un interstice, étroit mais suffisant. En un éclair, l'allemand se faufile, avec la fougue d'un jeune homme, dans l'intervalle miraculeux.

La suite, vous la connaissez, Brawn qui monte au créneau, Domenicali aussi, chacun défend son bout de gras et Ferrari obtient réparation du haut préjudice causé à sa Grandeur Alonsissime. Un appel, puis non finalement, et on verra plus tard. Grâce à Schumacher, Monaco s’est éveillé, et le règlement est en voie d’être revu par une FIA un peu penaude sur ce coup. C’est bien la preuve que la F1, c’est Lui, non ?

 

Le reste :

 

Sinon, ce que l’on a vu chez Mercedes, dans cette course, c'est un Maïkeul détendu, qui a géré de bout en bout en attendant son heure éventuelle. Tout juste sortait-il de son sommeil pour répondre à un Rosberg soucieux de se dégourdir un peu, qui signait quelques chronos pour la forme. Le vioque l'a systématiquement renvoyé dans les cordes. Et ça, c'est l'indice qu'il n'était pas inquiet sur sa propre capacité à envoyer le boulet dès que cela s’avérait nécessaire ou même plaisant. Preuve est faite, empattement court ou empattement long, quand on ne lui colle pas une monoplace tordue en U, il sait conduire.

Plus inquiétante fut tout de même son incapacité à rosser le freluquet en qualifications. Sa proximité chronométrique vis-à-vis de Rosberg en Q3 ne doit pas faire oublier que Blondie avait fait mieux encore en Q2. Mais Nico parvint dimanche à flinguer sa course en deux fois. D’abord en ne parvenant pas à s’extraire de la grille avec autant de promptitude qu’un quarantenaire, et ensuite en persistant 3 tours derrière Webber plutôt que de s’arrêter pour changer de gomme et conserver ainsi l’avance créée par ses quelques tours en piste libre, ce que n’importe quel individu doté d’un cerveau commun de 1370g, ou même son bourrin de père (c’est dire), eut fait à sa place. Une nouvelle manigance du Docteur Ross ?

 

Approchez, approchez, nez rouges, flonflons et tartes à la crème, le petit cirque itinérant de chez McLaren était en démonstration ce week-end. Plus cocasse encore que jouer du violon avec des gants de boxe : piloter une MP4-25 démesurée dans les étrangloirs Monégasques. Hamilton et Button s’acquittèrent péniblement de cette tâche, avec plus ou moins (je vous laisse distribuer les rôles) de dextérité, mais ne réussirent qu’à s’approcher suffisamment des Rouges pour les voir pouffer de rire. Et merci Alonso d’avoir si brillamment sauvé l’honneur fléchissant de Woking en EL3. Le privilège de jouer la clownerie majeure revint à l’artificier Button, puisqu’il menait le championnat : on savait qu’il roulait régulièrement avec des pneus sous cellophane pour éviter de les user, cette fois-ci il a tenté de protéger ses pontons des horribles moustiques Monégasques, gavés de sang vicié par le luxe et la paresse, en y laissant une couverture rafraîchissante parfumée à la citronnelle. Chez McLaren, on a oublié que si l’on se met un sac plastique sur la tête, certes on garde les cheveux propres, mais on étouffe, et puis on meurt, aussi. Pan ! le moteur Mercedes, les cendres de la veine insolente de Jenson prenaient leur envol dans un nuage gris, dont les répercutions possibles furent analysées par une dizaine de compagnies aériennes paniquées.

 

Et de deux pour l’Australo. Les prophéties de débâcle face à Vettel en tout début de saison, les rumeurs de son remplacement imminent chez Red Bull, les railleries appuyées sur son comportement bourrin et son étonnante capacité à tout gâcher lorsqu’il a les cartes en main, tout ça, ça ne lui a pas plu, à Webber. Mais alors pas du tout. Ceux qui ont appris l’art de regarder une course de Formule 1 savent depuis longtemps ce que certains experts eux-mêmes refusent de voir en face : Vettel n’a jamais fourni la preuve incontestable d’une rapidité supérieure à celle de Mark, sinon lorsque Skippy perdait la boule et noyait sa Red Bull sous des torrents d’actes manqués. Il fallait urgemment que Webber mette la tête de ses détracteurs absurdes dans leur propre caca, c’est chose faite. Monaco, circuit de funambules, triant le bon grain de l’ivraie, a vu le Grand Mark s’envoler chaque fois que le SC, qui semblait faire exprès de lui ramener tout le monde dans les fesses tout le temps, voulait bien s’effacer. Vettel, lui, luttait pour ne pas se faire doubler par une Renault.

 

Je parlais d’actes manqués au sujet de Webber, mais dans le genre, il se pose là, le couillu d’Oviedo. S’il en était un qui pouvait au moins s’immiscer entre les deux Red Bull, c’était lui (encore qu’il faille relativiser cette intuition par le fait que ces derniers ne sont que très rarement en tête des Essais Libres, avant de tout casser dès le samedi). Mais voilà, le nouveau héros de la Scuderia s’est vautré comme une bouse et à faible vitesse dans les courbes d’Ariane Massenet en EL3, ruinant probablement la seule éventualité de victoire que puisse s’offrir son équipe. A son crédit, une bonne idée, tout de même : se débarrasser de la question des pneus dès la première interruption de la course, ce qui lui permit de « sauter » pas mal de voitures lors de l’arrêt de ses dernières. A part ça, quelques dépassements dont on évitera de se gargariser parce que quand même, doubler des bidules roulant 2-3 secondes moins vite que lui, c’est bien le minimum pour un double champion, puis un rythme de course finalement extrêmement banal (en pneus certes plus vieux que ceux du peloton), mais comment savoir, dans le petit train Monégasque, quel wagon est le plus rapide ? Reste qu’il a semblé plus à même de retenir les Mercedes que d’aller chercher Hamilton non loin devant, et qu’il a frôlé le carton Rouge (son second du week-end) lors de la désormais fameuse ultime réaccélération du dernier tour. De quoi largement relativiser ses espoirs de domination. Massa, lui, s’est offert la course qui fait du bien par excellence : bon rythme, sans anicroche, de gros points. Il demeure le désagréable soupçon que la panne de cerveau de son équipier lui a peut-être évité une branlée de plus en qualifications, mais, au fond, il peut dormir tranquille en se répétant comme une douce litanie que rien de tangible ne le prouve.

 

Chez Renault, figurez-vous, voilà qu’on aurait presque l’air déçu de ne pas l’emporter. C’est que Robeurt Koubitza avait une nouvelle fois fait mouiller la ménagère en s’offrant une première ligne dont la seule chose qu’elle inspire est que Vettel est vraiment une grosse branque, parfois. De plus, son équipier Petrov atteint un tel degré d’incompétence qu’il est difficile de jauger la performance du Polonais. Il est néanmoins évident, à moins de postuler que les pilotes des écuries de pointes sont soudain devenus paraplégiques, que la position en haut de la hiérarchie de Monaco de Kubica doit pour bonne part à la forme étonnante tenue par sa monoplace propulsée par un moteur Renault dont TF1 ne cesse de nous venter la souplesse. D’ailleurs, les RF1 (bon, celle du Polak, surtout) ont figuré dans le haut du panier des vitesses de pointe durant tout le week-end, ce qui ne prouve pas grand’ chose mais laisse penser que cette monoplace savait envoyer du cheval de course dans les ruelles de la Principauté. Koub’ l’a de toute manière admis, ce ne sera pas Monaco tous les jours, on lui souhaite de s’être envoyé tout le champagne qu’il a pu dans les narines et d’en avoir fait des réserves, parce que la prochaine, c’est pas pour la Turquie, je peux vous l’assurer.

 

Pour Williams également, c’était le jour ou jamais. Bien placées sur la grille, dans leur ordre habituel (le vioque devant le minot), Barrichello réalisait même une envolée parfaite lui permettant de figurer 6e juste devant son ancien Leader qui n’en revenait pas d’une telle audace mais se révélait malgré ses pouvoirs Divins incapable de le dépasser. En fait, Williams est l’exemple typique de l’écurie qui refuse de crever alors même que la fatalité s’acharne sur elle en signaux de plus en plus clairs pour lui dire qu’il est temps d’arrêter. Deux monoplaces dans le mur, et de façon spectaculaire, l’une sur bris d’aileron après avoir heurté une HRT, et l’autre sur bris de suspension. Il y a comme une sensation de malédiction, qui laisse augurer le pire. Ah, attendez, j’ai oublié : Hulkenberg est nul. Voilà, ça va mieux.

 

Pour le reste ? Liuzzi a semblé moins minable ce week-end, devançant même Sutil en qualifications, ce qui va dans le sens de la théorie (à laquelle j’adhère) selon laquelle Sutil est une arnaque à la surévaluation. Buemi a comme il se doit dominé Alguersuari (dont on ne parle plus depuis qu’il ne bloque plus personne de notable). Les Sauber n’ont pas existé. Ah oui, aussi : Trulli a du mal à trouver le juste milieu entre bloquer comme un porc et ouvrir une voie royale, pas plus qu’entre patienter derrière une voiture et commettre un attentat. 13 ans que ça dure.

 

Voilà, on s'est quand même bien fait chier, avant l'incident, et la polémique, mais c'est Monaco, donc c'est bien quand même. C'est toute la différence entre s'ennuyer à l'ombre d'une barraque à frites à Palavas-les-Flots, et s'ennuyer au bord de la piscine d'un 4 étoiles en Californie. Une différence de classe (sociale, notamment).

Publié dans Formula Ouane

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O
<br /> Au fait, n'oubliez pas que si vous tapez "débordements de piste" sur Facebook, vous pouvez accéder à une page qui ne sert à rien si ce n'est à vous tenir informés des publications si vous y<br /> adhérez.<br /> Enfin j'dis ça.<br /> J'dis rien.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Ouaip, possible, mais si y reste plus que des cireurs de pompes par ici, on va finir par bien s'ennuyer et ça sera pas bon pour le blog. La joute entre pouet et wasa m'a bien plu je l'avoue. Y faut<br /> être à la FIA pour punir quelqu'un au moindre dérapage. Nous sommes je pense entre gens qui savent encaisser (et "donner" bien sûr, faut pas exagérer) alors let's race!<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Confidence pour confidence, j'aime bien aussi quand je me fais insulter, puisqu'après tout, ce blog avait ce but parmi ses motivations premières.<br /> <br /> <br /> Balancez votre sauce, lâchez-vous, de toute façon vous n'y connaissez rien, bande de nasebroques!<br /> <br /> <br /> Et bisou.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> On notera que monsieur Wazaaaaaaaaaaaaaaaa a quand même beaucoup de chance dans la vie: il a plein de temps à perdre à lire des trucs qui sont (je cite) "d'une longueur insupportable" (sans parler<br /> du reste).<br /> <br /> Peut-être pourrait-il l'occuper plus utilement, en écrivant un CR (compte rendu) de GP plus mieux écrit et plus intelligent par exemple? enfin selon ses critères, nous on jugera selon les nôtres<br /> (et ça pourrait être fort drôle non?)<br /> <br /> <br />
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1
<br /> pile la pénalité infligée à grosjean!<br /> en plus sur ce coup, rien à dire: l'application a été efficace.<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> A propos, ça fait combien d'années, maintenant, qu'elle marche plus, la deuxième Renault?<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Waza and pouet are doing a fantastic job! To bad Max mosley isn't here to help<br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Je propose un Stop & Go & Never Come Back pour Wazouille.<br /> <br /> <br /> <br />