Barcelone, cul sec.

Publié le par Ouais_supère

oreiller-traversinRrrrrrr !! Zzzzzz…. Rrrrrrr !! Zzzzzz… Rrrrrr!! Zzz… Mmh !?! Hein? Ah, c’est vous… 

  Désolé, je repensais à ce Grand Prix d’Espagne devant lequel nous passâmes 1h35 à vibrer de tous nos muscles, de tous nos os, de toutes nos tripes (« ah, c’était pour ça, la chiasse, après ? »), et je ne sais pas ce qu’il s’est passé, je me suis endormi. Pardon ? Oui voilà, comme dimanche après-midi à 14h01, c’est ça.

 

  C’était bien, hein ? Si si, c’était vachement bien, j’ai trouvé. Parce qu’on a enfin vu ce que cette F1 édition 2010 avait dans le ventre, ce qu’elle avait de mieux à nous proposer en conditions normales, et que, finalement, c’en est déjà fini de la mascarade. Voilà très précisément ce pour quoi vous payez. J’espère que vous avez goûté le petit roupillon offert par TF1, parce qu’il constituera désormais votre petit ordinaire bimensuel, si Jupiter veut bien nous lâcher un peu le ciré jaune.

 

Et puisque j’évoque les divinités du ciel, la transition est toute trouvée pour évoquer le seul point notable de cette abomination Barcelonaise à la gomme successivement dure et tendre : Dieu est de retour, et il est pas cont… En fait, si, ça ne va pas trop mal. On l’avait donné pour mort, enterré sous plusieurs mégatonnes de bullshit médiatique, Stirling Moss lui-même, entre deux chutes d’ascenseur, avait craché plusieurs fois sur sa tombe dont on disait que les fleurs elles-mêmes y étaient aussi en plastique que son palmarès.

Ross Brawn, au sortir d’une étape Chinoise calamiteuse de son champion, à faire passer les prestations de Mansell en 95 pour un retour victorieux, réunissait son staff de demeurés et exigeait une analyse précise de la situation. Le rapport de ses ingénieurs fut accablant :

« - Mais patron, regardez vous-même : la voiture est nickel chrome ! Voyez la structure, elle est à l’état neuf. Regardez comme ça brille, de part et d’autre de la fissure, on la dirait sortie d’usine !

- De part et d… de… de la QUOI ??!? »

10 hectolitres de postillons crachés, 37 vitres brisées, 2 cordes vocales pétées et 175 licenciements plus tard, Ross Brawn pouvait annoncer à Maïkeul que les choses devaient normalement rentrer dans l’ordre pour Barcelone, qu’en plus des modifications prévues il disposerait d’un châssis passé au marbre, et qu’il pouvait d’ores et déjà lustrer son fusil pour la chasse à la blondasse.

Ceci dit, ça n’a pas suffit, parce que les rancoeurs sont tenaces, à calmer les frondes absurdes des hérétiques, et l’argument massue que les zozos brandissaient tel un couperet, ne fut pas long à s’abattre : la nouvelle Merco est faite spécialement pour Mr Septuple et pas pour Rosberg. Oui, parce qu’il est de notoriété publique chez les débiles qu’il est tout à fait possible de concevoir une voiture toute entière selon les desiderata d’un pilote. C’est même tellement facile que la plupart des directeurs d’écurie y renoncent, refusant de l’emporter si facilement et de pénaliser le moins bon de leurs pilotes, par pur amour du sport. Mais là, Mercedes a craqué, parce que Mercedes veut absolument que Schumacher ait l’air d’être meilleur que Rosberg. C’est leur but, ils ne courent que pour ça. Et ils se moquent du fait que les améliorations apportées en Espagne ne leur aient pas permis de progresser dans la hiérarchie. Nico lui-même ait déclaré que la voiture était globalement meilleure et que tout allait dans son sens également (avant de faire preuve de son incompétence). Mais nous en reparlerons à Monaco puisque notre cher NiniRoro y retrouvera un empattement court, plus conforme à ce que le peuple croit bon pour lui.

 

Ceci dit, la prestation de Notre Maître à tous, c’était de la crotte en barre, quand même, ne nous égarons pas. S’il y avait une quelconque gloire à tirer du fait que Button soit incapable de vous attaquer, ça se saurait. Un Jenson Button qui, cette fois-ci, eut tout le loisir d’échouer à maintenir l’illusion de sa vitesse par des artifices stratégiques. Et Schumacher n’est pas une excuse, puisqu’il n’était nulle Mercedes pour empêcher le Briton de tenir le rythme d’Alonso jusqu’à leur arrêt respectif. Et pourtant, à l’arrivée, celui qui prend les points, c’est lui. Un magicien, qu’on vous dit. Son équipier Hamilton fit ce qu’il pouvait faire de mieux durant cette longue sieste, c'est-à-dire reluquer la croupe généreuse des Red Bull et se masser lentement l’entrejambe en rêvant d’en conduire une un jour. Alors que son onanisme se faisait plus frénétique (en témoignent ses temps eu tour) et que l’orgasme était proche, sa McLaren, jalouse d’une telle infidélité onirique, le giflait sèchement de sa jante avant gauche. A noter, parce qu’il faut rire un peu dès qu’on en a l’occasion, la double pleurnicherie de ces deux guignols. D’abord, Hamilton qui fustige la dangerosité du comportement du pauvre Di Grassi lors de sa sortie des stands, Di Grassi qui pourtant serait monté en tribunes pour éviter de le gêner si sa Virgin était assez puissante pour ça. Lewis, s’il avait simplement regardé droit devant lui, aurait compris plusieurs secondes en avance qu’il fallait le passer par la gauche, au lieu de le découvrir au dernier moment et d’en remplir son calbute. Sauf qu’il ne regardait pas devant, mais fixait Vettel dans son rétroviseur. Ensuite, Button, qui ose geindre du dépassement de Schumacher, alors que sa manœuvre était si naturellement limpide qu’on aurait dit que le britannique ne jouait même pas dans la scène. C’est sans doute ce détail précis qui a vexé Jenson. Humez donc ce doux parfum d’impuissance émanant de leur bile vomie là, sur nos godasses.

 

Alonso aussi « fit le boulot », comme on dit : il est parvenu grâce à son esbroufe habituelle à faire semblant de pouvoir suivre une McLaren, ce qui permet au spectateur lambda de continuer à croire, via quelques incantations de chez Coué et quelque poudre aux yeux de chez TF1, qu’il a sa chance au championnat, alors que sa Ferrari est clairement inférieure à la monoplace de Woking, et donc à mille lieu des Red Bull. Son larbin Massa tenta de suivre son exemple, lui aussi est resté bien au chaud derrière une McLaren, mais celle de Button, pourtant ralentie par un déambulateur argenté, et sur laquelle il n’a jamais rien tenté. Absolument rien, le néant, nada. Massa, course molle et bourses molles ? Sa voiture ne lui convient pas, il est infoutu d’en utiliser les pneus, c’est d’accord, on l’a tous compris, et en effet c’est une excuse qui se tient puisque ses performances sont visiblement incohérentes en regard de sa carrière jusqu’ici. La question est : à qui croit-il donner envie d’agir en sa faveur chez Ferrari avec des prestations et un comportement d’une telle indigence ? On est à jeun de la moindre réaction d’orgueil de sa part, si ce n’est un coup de gueule pathétique de timidité au sortir du dépassement par son équipier à l’entrée des stands à Shanghai. Mais mon pauvre Felipounet, ce jour-là, lors de cette manœuvre précise, Alonso t’a littéralement pissé à la figure en guise de marquage de territoire. Et toi, tu n’as même pas eu ce légitime instinct canin de tenter de pisser plus haut encore (il n’est pourtant pas si grand Fernand), ou au moins de lui mordre les couilles. Eh bien tant pis pour toi, mon vieux, et espère en des cieux plus cléments pour 2011. Ailleurs. Pour ma part, je croyais que tu valais mieux que cette boue dans laquelle tu sembles te complaire.

 

Ce qu’il lui a mis, au Vettel, le grand Mark. Une branlée généreuse, constante, sereine, juste les coups nécessaires, pas un de plus, aucune effusion de sang superflue. A peine notre Sebounet se sentait-il pousser des ailes lors d’un tour un peu plus réussi que les précédents que l’Australo lui balançait violemment une poignée de dixièmes en pleine face au suivant. Si Webber avait des nerfs et un cerveau, il aurait les moyens de faire sauter à la dynamite cette hype mastoc et ridicule entourant le « prodigieux » Vettel, dont on sait que la vitesse sur un tour est celle d’un Buemi, c’est à dire que lorsqu’il est en forme, il peut coller 2 dixièmes à Bourdais. On accordera au teuton, parce que c’est trop cruellement facile de faire pleurer un enfant, que sa prestation au volant d’une F1 délestée de ses freins, et alors même que le staff Red Bull, à court d’argument pleurnichard à son intention pour qu’il accepte de ralentir, cherchait frénétiquement dans le règlement un moyen de se décharger en cas de mort de leur pilote, mérite le respect.

N’empêche, la saison est pliée, il ne reste plus qu’à espérer que la FIA se décide à reconnaître comme illégal l’aileron arrière flexible de cette fusée (ce qui ne manquera pas d’arriver si d’aventure sa domination devenait trop télévisuellement pénible) pour espérer un rebond de suspense.

 

Pour le reste, comme je le disais plus haut, ce Grand Prix D’Espagne a remis les pendules à l’heure concernant la hiérarchie réelle de ce plateau, et il est hors de question pour moi de me fader un topo complet simplement pour rappeler que Renault et Force India boxent dans la même catégorie (avec, tout de même, avantage aux premiers, mais seulement parce que Sutil est nul) et que la présence de Kubica si haut au classement mondial tient tout à la fois d’une insolence de Dame-la-Chance et d’une incapacité des cadors à tenir leur rang. De même, je ne perdrai pas une seconde à rappeler que Hulkenberg comme Petrov sont d’une lenteur désespérante, et que j’ai même honte d’évoquer Virgin et HRT  sur un blog consacré à la F1.

 

Rendez-vous à Monaco, pour du grand spectacle !

Non, je déconne, moi je pars en week-end en Camargue.

Publié dans Formula Ouane

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
c'est à partager !
Répondre
B
<br /> Je te féliciterais bien pour ce superbe papier (enfin papier, façon de parler), mais comme on est là pour dégobiller notre bile, je dirais simplement que c'est de la merde (avec une mauvaise fois<br /> toute Nicklaussienne).<br /> <br /> Continue à dandiner tes petits doigts jaunis par la clope sur ton clavier, c'est toujours un régal...<br /> <br /> <br />
Répondre
O
<br /> <br /> Thanks, Buz.<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Excellent :)<br /> <br /> Fais gaffe, tu risques de devenir une référence plus connue que Moncet et Froissard.<br /> Et après tu devras te coltiner la soporifique autocritiques. Le drame, quoi.<br /> <br /> <br />
Répondre
O
<br /> <br /> Oui, oh, ça reste un blog assez confidentiel, mais je prends le compliment et me le garde pour les longues soirées d'hiver.<br /> <br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br /> <br />
1
<br /> mais caisse tu va foutre en camargue, manu?<br /> sérieux, tu devrais rester pour mater le GP, voir alonso se foutre dans le rail en différé c'est beaucoup moins bien.<br /> <br /> <br />
Répondre
O
<br /> <br /> Je vais même pas pouvoir enregistrer, finalement...<br /> <br /> <br /> Faudra que je me le procure illégalement, mais du coup y aura un delta de quelques jours.<br /> <br /> <br /> Et merde.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Et bien, bon week-end donc... espèce de veinard.<br /> <br /> <br />
Répondre
O
<br /> <br /> He he, j'y compte, malgré ma cruelle déception, pour être honnête, de rater le direct de Monaco.<br /> <br /> <br /> <br />